Le projet

⛰️🐑 Présentation du projet de reprise 🥩🐮

de l'abattoir de Bagnères-de-Bigorre par l'association de préfiguration CAHB

Historique

L’abattoir public de Bagnères de Bigorre est un abattoir de proximité multi-espèce, exploité en régie communautaire par la CCHB jusqu’au 30 septembre 2024, date à laquelle il a été fermé pour raison économique. Sur le département des Hautes Pyrénées, il est le seul abattoir à rendre le service d’abattage ovin (l’abattoir de Betpouey étant voué à répondre au besoin de l’AOP Barège-Gavarnie). Comme tel, il répond à de nombreux enjeux indispensables pour la sauvegarde de l’agriculture de montagne.

  • Il a un rôle économique car il permet le maintien d’emplois directs dans le cadre de l’abattoir, et indirects dans le domaine agricole, les métiers de la transformation et de la commercialisation de la viande en circuit court directement aux consommateurs ou par les bouchers, charcutiers, épiciers, restaurateurs.
  • Il a un rôle de développement du territoire par le maintien de l’agriculture de montagne et la transhumance, condition pour la lutte contre la fermeture des milieux naturels, et pour la conservation des paysages remarquables au bénéfice de l’accueil touristique.
  • Il a un rôle de structuration de la filière agricole et bouchère en favorisant les relations entre agriculteurs et bouchers, en facilitant l’installation d’ateliers de découpe et/ou de vente directe des produits.

L’association de préfiguration dans son projet de reprise entend préserver la finalité de cet abattoir multi-espèce au service des éleveurs et des bouchers en général et de l’élevage ovin en particulier, ancré dans un territoire dynamique et équilibré entre activités touristiques, agricoles et industrielles.

Contexte

Le contexte national de la filière abattoir est mauvais. Les professionnels pris en étau entre l’augmentation du coût de l’énergie et la diminution du cheptel sont amenés à se restructurer. Aujourd’hui, un abattoir ferme chaque mois. Nous assistons à une concentration des outils industriels au bénéfice des plus performants et au détriment des structures plus petites que l’on peut pourtant considérer, à taille humaine, plus aptes à répondre aux attentes sociétales en faveur du respect du bien-être animal et du bien-être au travail, comme l’on peut considérer qu’un maillage de petits abattoirs nombreux répondrait à la nécessité de diminuer les transports énergivores ou stressant pour les animaux.

L’abattoir de la Haute Bigorre n’échappe pas à cette logique à laquelle s’est additionnée une gestion publique dans l’incapacité de répondre aux nouvelles problématiques. Le déficit chronique de l’abattoir communautaire est allé croissant jusqu’à devenir insupportable pour le budget de la collectivité.

C’est dans ce contexte défavorable que les bénéficiaires de l’abattoir communautaire de la Haute Bigorre, principalement des éleveurs ayant privilégié la vente directe au consommateur, se sont mobilisés pour trouver des solutions et aboutir à la nécessité de porter un projet de reprise, en se structurant en association de préfiguration réunissant bénéficiaires, salariés, collectivités territoriales et consommateurs et ayant pour objet de définir un modèle économique viable et soutenable par chacune des parties.

Le projet est basé sur les groupes de travail réalisés courant 2024 sous l’égide de la préfecture, réunissant les acteurs de la filière viande du département (CCHB, comité de soutien abattoir de Bagnères, abattoir de Tarbes − dont SOPYVIA et Coop-des-Gaves, actionnaires − syndicat des boucher, FD de chasse).

Mise au norme / investissement

  1. Du point de vue de l’administration (suite au point réalisé conjointement avec les services de l’état) : abattoir fonctionnel avec des non-conformités sur l’organisation, les pratiques d’hygiènes, les revêtements murs et plafond et l’entretien.
  2. Investissement à prévoir : estimation < à 1500K €
  • système froid (installation vieillissante et fluide non-conforme après 2026) −> 600K € (devis 2023 en cours de réactualisation)
  • restructuration chambres froides / local découpe −> en cours (plaquage, portes)
  • réfection revêtements murs et plafond (peinture ou plaquage) −> 40K € (peinture), plaquage en cours
  • aménagement évacuation stercoraire −> à faire
  • mise aux normes nacelles chaine bovine −> à faire
  • réaménagement chaine ovine (évacuation bacs, triperie, bistouri) −> à faire
  • station pré-épuration −> en cours (veolia)
  • frais de remise en service (installations électriques et air comprimé, outillage) −> à faire

Volumes (basés sur les apports de 2023) :

  • abattage ovin : tout apporteur confondu, 420T, objectif 550T
  • abattage gros bovin et veau : apporteurs “de proximité”, 250T

Une enquête auprès des anciens bénéficiaires de l’abattoir sera conduite par la chambre d’agriculture pour estimer les volumes disponibles et y adapter l’organisation et le prévisionnel économique.

Modèle économique :

++Tarification des services unique :++ pas de catégorie d'utilisateur.

Catégories Produit des services perçu Tarifs utilisateur
ovin 1,15 € 1,50 €
caprin 1,50 € 1,85 €
bovin 0,50 € 0,60 €
veau 0,70 € 0,80 €
Découpe et Mise sous-vide 2,10 € 2,10 €

Le prévisionnel économique présenté ci-dessous dans ses grandes masses est basé sur la comptabilité publique de l’abattoir. Pour plus de détail, se référer au tableur accessible au lien suivant :
https://asso-pre-cahb.frama.space/s/CqknAjSiWKMCFJc
Les volumes pris en compte sont des objectifs fixés afin d’atteindre l’équilibre économique. Un potentiel départemental de 600T ovin est estimé par la chambre d’agriculture. Les charges d’exploitation doivent diminuer suite aux investissements sur le système froid et l’isolation et à un meilleur suivi de la maintenance.
Un prévisionnel économique sur 5 ans sera établi par un expert, prenant en compte les volumes disponibles définis par l’enquête et l’évolution potentielle selon le marché.

poste produit poste charge
abattage 800K € ch courante 550K €
découpe MSV 205K € amort. + intérêts 130K €
livraison 95K € loyer
autre produit 103K € salaires 648K €
TOTAL PR 1203K € TOTAL CH 1 328K €

Résultat hors loyer, intérêts et amortissement = +5K €
Résultat net (hors loyer) = -125K €

Organisation du travail

Les salariés :

  • Opérateur : 8 ETP
  • Boucher : 3 ETP
  • Administratif : 1 ETP
  • Maintenance : 1 ETP
  • Livraison : 1 ETP

Jours d’abattage :

  • 3 jours pour l’abattage ovin −> 180 agneaux / jour
  • 1 jour pour l’abattage veau et gros bovin −> 5 bovins et 20 veaux / jour
  • découpe sur 4 jours

Temps de travail annualisé et polyvalence (remplacement, saisonnalité). Responsable Protection Animal, Responsable Qualité, Responsable Sécurité, chef de chaine et direction assurés par les opérateurs salariés.
Une partie des anciens salariés sont disposés à réintégrer l’abattoir à sa réouverture. Ils seront invités à participer aux prises de décision au sein de leur collège.
Gouvernance par le conseil d’administration de la SCIC et son bureau exécutif.

Gouvernance

SCIC public-privé, gouvernance collégiale :

  • collège éleveur
  • collège boucher et chevillard
  • collège salarié
  • collège collectivité publique
  • collège autre (syndicat, consommateur…)

Une démarche territoriale, citoyenne et collective :
L’intérêt collectif de la SCIC réside dans le maintien d’un outil de proximité visant à donner la possibilité de maintenir une activité agricole et une filière viande locale en donnant aux éleveurs et aux artisans bouchers un outil de travail indispensable au développement de leur entreprise sur le territoire.
L’objectif est, au-delà de faire fonctionner cet abattoir en concertation, de créer une véritable dynamique locale autour de la filière viande de territoire en impliquant l’ensemble des acteurs : bénéficiaires, salariés, élus et citoyens.

Financement de l’association

  • Enquête apporteur : 2000 €
  • Animation de l’association : 2000 €
  • Expertise technico-économique : 17000 €
  • Frais de fonctionnement (communication…) : 2000 €

Action de l’association

  • Campagne d’adhésion :
    • Informer, intéresser, impliquer.
    • Dégager une capacité d’autofinancement.
    • Support de communication : mailing, Facebook, prospectus…
    • Auprès des consommateurs, des éleveurs, des bouchers, des maires…
  • Information auprès des communauté de communes du département :
    • Invitation à adhérer.
    • Sensibiliser sur la nécessité d’un soutien public par la participation des EPCI dans le capital de la société exploitante.
  • Demande de subvention pour financer les expertises : mairie, comcom, département, région
  • Information et échange auprès des actionnaires de l’abattoir de Tarbes : travail d’élaboration du projet en concertation avec SAS Viande de Bigorre
  • Démarches auprès des fournisseurs afin d’évaluer le montant des investissements nécessaires sur devis.
  • Organisation d’un comité de pilotage sous l’égide de la préfecture réunissant les acteurs du projets et les EPCI : présentation des prévisionnels technico-économique et investissements provisoires, création de la société exploitante, structuration des EPCI, Délégation de Service Publique (DSP).
  • Groupe de travail hebdomadaire animer par une salariée de la chambre d’agriculture.
  • Conseil d’administration mensuel ouvert au public.

Chronologie Réouverture

  • Enquête apporteur : 5 semaines, résultats mi-avril 2025
  • Scénarios d’organisation : 2 semaines, résultat fin avril 2025
  • Chiffrage investissement : 2 semaines, résultat mi-mai 2025
  • Prévisionnel économique : 1 semaine, résultat fin mai 2025
  • DSP / Montage juridique / Appel d’offre travaux : deuxième semestre 2025
  • Réalisation des travaux : premier semestre 2026
  • Objectif de réouverture : deuxième semestre 2026

assoprecahb@yacoulet.fr